Les coulisses de 1971

coulisses_1971Jusqu’en 1982, les concurrents des 24 Heures du Mans prenaient leurs aises dans des garages habituellement destinés aux véhicules de la population locale. Certains établissements ont gagné une notoriété internationale pour avoir hébergé des équipes prestigieuses. C’est ce qui est arrivé à Téloché, avec Porsche.
Texte Jean-Marc Teissedre / Photos christian Bedeï

Sur une carte du Mans et de ses environs, la localité de Téloché n’est qu’une parmi la cinquantaine de villages qui entourent la Préfecture de la Sarthe. Pour une partie des passionnés des 24H du Mans, c’est, ou plutôt ce fut, LA localité à connaître pendant que d’autres choisissait la Chartre-sur-le-Loir, bourgade bien plus éloignée de la ville du Mans qu’Arnage qui a toujours eu ses inconditionnels, alors que les moins aventuriers trouvaient leur bonheur dans le garage des transports Evenisse derrière la gare. Pourquoi ces attachements qui se transforment aujourd’hui en autant de pèlerinages ? Remontons un peu le temps…Depuis ses débuts en 1923 jusqu’à la construction d’un paddock moderne équipé de toutes les facilités nécessaires à la préparation d’une voiture de course, les concurrents des 24Heures ont « squatté » des installations plus ou moins spacieuses équipées pour recevoir des véhicules automobiles, quitte à ce qu’il agisse parfois de poids lourds. Là, pendant une semaine, les mécanos toujours très affairés côtoyaient un public pas souvent aux faits de la compétition mais ravi d’être ainsi « impliqué » dans la plus grande course du monde. Une promiscuité qui a beaucoup compté dans le côté populaire des 24 Heures du Mans, au point de déborder aujourd’hui dans la légende de l’épreuve.

Vous avec dit Rue du 8 mai ?
Mais que s’est-il donc passé au 21, rue du 8 mai, à Téloché, pour figurer ainsi au patrimoine universel des 24 Heures du Mans ? Dans sa biographie, Ferry Porsche explique qu’Auguste Veuillet – futur fondateur de Sonauto, distributeur Porsche en France – et pilote d’une des 356 engagées en 1951 avait recommandé un endroit convenable pour la préparation des voitures, non loin de Mulsanne, un garage où Delage avait déjà ses habitudes, avant la guerre. Cet atelier, c’était celui de Georges Després, surnommé «Jojo». Tous les mécanos et tous les pilotes de la marque ont fréquenté cet endroit, ce qui a permis à un voisin du garage de se vanter connaître lui aussi tous les pilotes Porsche car, faute de WC dans le garage, ils venaient chez lui ! Le début d’une fidélité. Chaque année le constructeur allemand va venir à Téloché dans un garage passé dans les années 50 sous la direction de la famille Provost. C’est pour avoir été le « QG » de Porsche entre 1951 et 1981 que l’établissement, repris récemment par Anthony Michelin, bénéficie aujourd’hui encore d’une notoriété à faire pâlir bien des monuments historiques du Mans. C’est pour ce motif aussi que Jean- Claude Baudier, maître ès-dioramas, n’a pu refuser la demande d’un passionné de Porsche de reproduire au 1/43e ce «lieu saint». Le voici sous toutes ses coutures.

Un pari risqué
Comme toujours, tout a commencé par la recherche d’une documentation la plus précise possible. Dans ce cas particulier, les photos ne suffisaient pas. Donc en juin 2015, accompagné de Michel Bonté, ancien journaliste au Maine Libre et auteur de nombreux livres sur les 24 Heures du Mans, Jean-Claude s’est dé- placé à Téloché pour un relevé métré et une prise de contact avec le nouveau maître des lieux. Ce dernier s’est fait un plaisir de leur ouvrir les archives de l’atelier. Un bonheur d’autant plus grand qu’un mécanicien Porsche, venu en pèlerinage quelques mois plus tôt, avait alors offert à Anthony un album constitué de photos prises lors d’un peu toutes les époques. Une mine d’informations propre à simplifier la tâche de Jean-Claude,reparti avec toutes les dimensions nécessaires. Restait plus qu’à passer à l’acte, tâche d’autant moins simple qu’à l’occasion de la visite du stand de Jean-Claude à Rétromobile 2016 par l’équipe d’Automodélisme, il nous avait assuré que tout serait fini pour la mi- mai. Un pari audacieux, la tâche allant s’avérer plus délicate que prévue car totalement nouvelle dans son concept…

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