Habiller d’une robe élégante une brillante mécanique de course pour en faire une exceptionnelle voiture de Grand Tourisme est un exercice auxquels se sont livrés quelques constructeurs et carrossiers. Avec la rarissime 33 Stradale, Alfa Romeo est sans doute celui qui signe la plus belle réussite en donnant naissance à la première «Supercar» de la marque, superbement reproduite au 1/12e par Premium Classixxs.
Texte Jean-Louis Blaisius / Photos Christian Bedeï
Au début des années 1950, toute auréolée des deux titres de championne du monde glanés en 1950 et 1951 par les Alfetta 158 et 159, Alfa Romeo se retire de la compétition. Il faut attendre le milieu des années 1960 pour que, sous l’impulsion du président Giuseppe Luraghi, la firme effectue un remarquable retour avec les TZ et TZ2 préparées et engagées par Delta Automobili. Cette officine, créée par Carlo Chiti et Lodovico Chizzola, prend rapidement l’appellation Autodelta et devient, en 1964, le département Course d’Alfa Romeo. Après les TZ et TZ2, ce sont les GTA qui prennent la relève et font parler la poudre en s’imposant sur la piste.
Née dans le monde de la course
Mais l’état-major de la firme milanaise sait bien que ces victoires comptent peu en termes d’image et qu’il va falloir aller se frotter à la véritable concurrence sportive qui s’appelle Porsche et Ferrari. A l’automne 1964, le projet 105.33 est lancé. Repris en 1965 par Autodelta, il doit permettre d’élaborer une voiture destinée à courir en catégorie Sport-Prototypes, accompagnée d’une version routière. Le 6 mars 1967, la 33/2 est officiellement présentée sur la piste d’essais de Balocco. Il ne faut attendre que quelques mois pour découvrir en septembre, au Salon de la Voiture de Sport à Monza, la version routière simplement dénommée 33 Stradale. Si l’appellation est modeste, l’événement est à marquer d’une pierre blanche car la voiture, qui fait ses vrais débuts commerciaux en novembre au Salon de Turin, est destinée au grand tourisme rapide et elle va évoluer sur un terrain inconnu. Elle est en effet la seule de son espèce puisque celles qui pourraient éventuellement prétendre être ses rivales, la Ferrari Dino 206 et la Porsche 910, n’osent quitter la piste pour s’aventurer sur la route. Dès sa naissance, la voiture déclenche l’enthousiasme des amateurs, même si la plupart d’entre eux vont devoir se contenter de l’admirer dans les salons ou les vitrines des concessionnaires, car son prix avoisine sur le marché italien les dix millions de lires, soit deux millions de plus qu’une Lamborghini Miura. La 33 Stradale est, en fait, la GT la plus chère du monde ! Mais est-elle vraiment une GT ?
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